… cela vous échapperait, je vous préviens que je viens de publier un commentaire fort intéressant de l'un de nos visiteurs (voir post du 5 janvier 2009 intitulé « Faut-il tout retraduire ? » [pour ceux qui l'ignorent encore, vous retrouvez facilement les anciens messages soit par le biais du calendrier, soit avec la liste complète, figurant dans la colonne de droite ; il suffit d'ouvrir «janvier » pour dérouler les posts de ce mois-là]) ; il nous soumet en effet une question qui mérite notre attention – avant d'aller voir comment le traducteur « officiel » a résolu le problème soulevé. Je n'ai pas le roman de Zafón en français chez moi. Celui ou celle qui l'aurait dans sa bibliothèque pourra-t-il jeter un œil… mais après seulement (pour ne pas se laisser influencer) ?
Tout le monde peut et même a le devoir de participer… mais je sens que c'est pile dans les cordes de Brigitte. Qu'en penses-tu ?
Tout le monde peut et même a le devoir de participer… mais je sens que c'est pile dans les cordes de Brigitte. Qu'en penses-tu ?
***
***
La discussion portait sur ce texte, extrait de La sombra del viento de Zafón et la question était de savoir comment nous le traduirions (cf les commentaires + post du 5 janvier) :
"Nos refugiamos en un viejo café junto al teatro Poliorama. Nos retiramos a una mesa junto a la ventana, y pedimos unos bocadillos de jamón serrano y un par de cafés con leche para entrar en calor. Al poco, el encargado, un tipo escuálido con mueca de dablillo cojuelo, se acercó a la mesa con aire oficioso.
- ¿Vosotros utede soy lo que habéi pedío lo entrepane de jamong ?
Asentimos.
- Siento comunicarsus, en nombre de la diresión, que no queda ni veta de jamong. Puedo ofresele butifarra negra, blanca, mixta, arbóndiga o chitorra. Género de primera, frequísimo. También tengo sardina en ecabexe, si no podéi utede ingerí producto cárnico por motivo de conciensia religiosa. Como e vierne…
- Yo con el café con leche ya estoy bien, de verdad – respondió Bea.
Yo me moría de hmbre.
- ¿Y si nos pone dos de bravas ? – dije-. Y algo de pan también, por favor.
- Ora mimo, Caballero. Y utede perdonen la caretía de género. Normalmente tengo de to, hasta caviar borxevique. Pero esta tarde ha sío la semifinar de la Copa Europa y hemo tenío muchísimo personal. Qué partidaso.
El encargado partió con gesto ceremonioso. Bea lo observaba, divertida.
- ¿De dónde es ese acento, ? ¿Jaén ?
- Santa Coloma de Gramanet – precisé-. Tú coges poco el metro, ¿verdad ?
- ¿Vosotros utede soy lo que habéi pedío lo entrepane de jamong ?
Asentimos.
- Siento comunicarsus, en nombre de la diresión, que no queda ni veta de jamong. Puedo ofresele butifarra negra, blanca, mixta, arbóndiga o chitorra. Género de primera, frequísimo. También tengo sardina en ecabexe, si no podéi utede ingerí producto cárnico por motivo de conciensia religiosa. Como e vierne…
- Yo con el café con leche ya estoy bien, de verdad – respondió Bea.
Yo me moría de hmbre.
- ¿Y si nos pone dos de bravas ? – dije-. Y algo de pan también, por favor.
- Ora mimo, Caballero. Y utede perdonen la caretía de género. Normalmente tengo de to, hasta caviar borxevique. Pero esta tarde ha sío la semifinar de la Copa Europa y hemo tenío muchísimo personal. Qué partidaso.
El encargado partió con gesto ceremonioso. Bea lo observaba, divertida.
- ¿De dónde es ese acento, ? ¿Jaén ?
- Santa Coloma de Gramanet – precisé-. Tú coges poco el metro, ¿verdad ?
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Grâce à Brigitte (dont je joins le mail à la suite), voici la traduction automatique du fragment proposé par Elisantander :
Je t'envoie la traduction automatique obtenue par un click !
Comme je n'ai pas pu faire de copier/coller je l'ai recopiée intégralement mais je précise bien qu'il n'y a aucune coquille ni faute de frappe (Y compris majuscules et ponctuation) et tout est authentiquement recopié de la traduction automatique obtenue !
En tout cas, certaines phrases sont très drôles à "visualiser" !!
PS Surtout, j'ose espérer que les lecteurs - quels qu'ils soient - ne confondront pas avec Ma propre traduction :
DE L’UTILITE DES TRADUCTEURS LITTERAIRES
Non, non, vous ne rêvez pas… Oui, oui, vous avez bien lu !
Ce ne sont ni des « coquilles », ni des fautes de frappe involontaires…mais simplement une « traduction automatique » proposée sur la toile !
Proprement hallucinant, totalement « ubuesque », littéralement « désopilant », complètement hilarant !
Et qu’on ne vienne pas nous dire, après ça, qu’un traducteur (un vrai, en chair et en os) ne sert à rien !
Bonne lecture !
- Avez-vous utede suis demandé ce que habéi rioja entrepane de jamong ?
Assis.
- Désolé comunicarsus au nom de la diresion, ce qui n’est pas opposé son véto à une jamong. PUEO ofresele boudin noir, blanc, mélangé, arbondiga ou chitorra. Sexe de la première frequisimo. Tami, je ecabexe sardine, sinon podéi utede ingeri produire de la viande en raison de consiensia religieux. Vendredi…et comme
- J’ai eu de café au lait et je vais bien, vraiment – Béa répondu.
Je suis en train de mourir de faim.
- Qu’est-ce que si deux d’entre-nous le courage ? – Said. – Et aussi un peu de pain, s’il vous plaît.
- Ora mimo, monsieur. Et pardonne utede la cartia sexe. Normalement, je dois, jusqu’à borxévique caviar. Mais cette soirée a été le semi Sio de la Coupe d’Europe et a eu beaucoup de hème personnel. Qu’est-ce partidaso.
- L’accusation a commencé avec le geste solennel. Bea a noté rioja, plaisir.
- Où est que l’accent ? Jaén ¿?
- Santa Coloma de Gramanet – exacts. – Vous venez d’obtenir le métro, non ?
- Mon père a dit que le métro est plein de gentuza et, si vous êtes célibataire, vous avez la main-Tsiganes. »
Je t'envoie la traduction automatique obtenue par un click !
Comme je n'ai pas pu faire de copier/coller je l'ai recopiée intégralement mais je précise bien qu'il n'y a aucune coquille ni faute de frappe (Y compris majuscules et ponctuation) et tout est authentiquement recopié de la traduction automatique obtenue !
En tout cas, certaines phrases sont très drôles à "visualiser" !!
PS Surtout, j'ose espérer que les lecteurs - quels qu'ils soient - ne confondront pas avec Ma propre traduction :
DE L’UTILITE DES TRADUCTEURS LITTERAIRES
Non, non, vous ne rêvez pas… Oui, oui, vous avez bien lu !
Ce ne sont ni des « coquilles », ni des fautes de frappe involontaires…mais simplement une « traduction automatique » proposée sur la toile !
Proprement hallucinant, totalement « ubuesque », littéralement « désopilant », complètement hilarant !
Et qu’on ne vienne pas nous dire, après ça, qu’un traducteur (un vrai, en chair et en os) ne sert à rien !
Bonne lecture !
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« Nous prenons refuge dans un ancien café Poliorama. Nous avons reculé d’une table par la fenêtre, et appeler des sandwiches au jambon serrano et un couple de café avec du lait à chaud. Bientôt, le gestionnaire, avec une sorte de diable sordides sourire cojuelo, s’approcher de la table avec un air informel.- Avez-vous utede suis demandé ce que habéi rioja entrepane de jamong ?
Assis.
- Désolé comunicarsus au nom de la diresion, ce qui n’est pas opposé son véto à une jamong. PUEO ofresele boudin noir, blanc, mélangé, arbondiga ou chitorra. Sexe de la première frequisimo. Tami, je ecabexe sardine, sinon podéi utede ingeri produire de la viande en raison de consiensia religieux. Vendredi…et comme
- J’ai eu de café au lait et je vais bien, vraiment – Béa répondu.
Je suis en train de mourir de faim.
- Qu’est-ce que si deux d’entre-nous le courage ? – Said. – Et aussi un peu de pain, s’il vous plaît.
- Ora mimo, monsieur. Et pardonne utede la cartia sexe. Normalement, je dois, jusqu’à borxévique caviar. Mais cette soirée a été le semi Sio de la Coupe d’Europe et a eu beaucoup de hème personnel. Qu’est-ce partidaso.
- L’accusation a commencé avec le geste solennel. Bea a noté rioja, plaisir.
- Où est que l’accent ? Jaén ¿?
- Santa Coloma de Gramanet – exacts. – Vous venez d’obtenir le métro, non ?
- Mon père a dit que le métro est plein de gentuza et, si vous êtes célibataire, vous avez la main-Tsiganes. »
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L'héroïque Brigitte est allée jusqu'au bout du défi lancé par Elisantander ; voici la traduction du fragment propose :
L'héroïque Brigitte est allée jusqu'au bout du défi lancé par Elisantander ; voici la traduction du fragment propose :
(Je me suis amusée à essayer de rendre le dialogue proposé, extrait de "La sombra del Viento".
Comme il est impossible de rendre l'accent andalou (on ne sait toujours pas si le serveur est de Jaén ou d'ailleurs), j'ai retranscrit un dialogue sur la base de "sonorités" plutôt étrangères en essayant de les rendre par une orthographe plutôt "fantaisiste", et ajouté des fautes de langage en français pour qu'au moins à la lecture du dialogue, le lecteur comprenne l'essentiel ainsi que le fort accent du serveur et son langage incorrect... mais évidemment, je trouve que cela dénature le texte original...tout comme l'accent original du serveur d'ailleurs ...et dans l'incertitude ...j'ai supprimé "Jaén" dans la suite du dialogue...
Pas très concluant, peut-être, mais au moins j'ai essayé ...
D'autres suggestions seraient les bienvenues !)
Nous nous sommes réfugiés dans un vieux café près du théâtre Poliorama. Installés à l’écart, à une table près de la fenêtre, nous avons commandé des sandwiches au jambon de pays et deux cafés crème pour nous réchauffer. Peu de temps après, le patron du bar, un type maigrichon grimaçant comme un diablotin boiteux, s’approcha de notre table d’un air obséquieux.
- Cé bien toi…vou qui avé commandé lé sandouich dé yambon dé païs ?
- Yé être déssolé moi faire savoir à vous en nombré dé la direction, il né reste plou lé plou pétit morceau dé yambon. Yé pouvoir t’offrir butiffarra noire, blanca ou mista, albóndigas ou chistorra. Première qualité extra, très fresca. Yé aussi sardina à l’escabéché, si vous pouvé manyer prodouit de vianda pour raison reliyieuse. Comé c’est vendredi…
- Avec le crème, ça ira très bien, vraiment- répondit Béa. Moi, je mourrais de faim.
- Et si vous nous mettiez deux portions de patatas bravas- dis-je - Et un peu de pain aussi, s’il vous plaît.
- Tout dé souite. Messié. Et éscousé encor lé manque dé prodouits.
Normalement, yé dé tout, même dou caviar bolchéviqué. Mais cette après-midi c’était la démie-finalé dé la Coupé de la Europa et nous avons ou boucou de clientés Qué match !
Le patron s’en alla avec un geste solennel. Bea l’observait, amusée.
- D’où vient cet accent ?
- Santa Coloma de Gramanet- précisai-je- Tu ne prends pas souvent le métro, n’est-ce-pas ?
Comme il est impossible de rendre l'accent andalou (on ne sait toujours pas si le serveur est de Jaén ou d'ailleurs), j'ai retranscrit un dialogue sur la base de "sonorités" plutôt étrangères en essayant de les rendre par une orthographe plutôt "fantaisiste", et ajouté des fautes de langage en français pour qu'au moins à la lecture du dialogue, le lecteur comprenne l'essentiel ainsi que le fort accent du serveur et son langage incorrect... mais évidemment, je trouve que cela dénature le texte original...tout comme l'accent original du serveur d'ailleurs ...et dans l'incertitude ...j'ai supprimé "Jaén" dans la suite du dialogue...
Pas très concluant, peut-être, mais au moins j'ai essayé ...
D'autres suggestions seraient les bienvenues !)
Nous nous sommes réfugiés dans un vieux café près du théâtre Poliorama. Installés à l’écart, à une table près de la fenêtre, nous avons commandé des sandwiches au jambon de pays et deux cafés crème pour nous réchauffer. Peu de temps après, le patron du bar, un type maigrichon grimaçant comme un diablotin boiteux, s’approcha de notre table d’un air obséquieux.
- Cé bien toi…vou qui avé commandé lé sandouich dé yambon dé païs ?
- Yé être déssolé moi faire savoir à vous en nombré dé la direction, il né reste plou lé plou pétit morceau dé yambon. Yé pouvoir t’offrir butiffarra noire, blanca ou mista, albóndigas ou chistorra. Première qualité extra, très fresca. Yé aussi sardina à l’escabéché, si vous pouvé manyer prodouit de vianda pour raison reliyieuse. Comé c’est vendredi…
- Avec le crème, ça ira très bien, vraiment- répondit Béa. Moi, je mourrais de faim.
- Et si vous nous mettiez deux portions de patatas bravas- dis-je - Et un peu de pain aussi, s’il vous plaît.
- Tout dé souite. Messié. Et éscousé encor lé manque dé prodouits.
Normalement, yé dé tout, même dou caviar bolchéviqué. Mais cette après-midi c’était la démie-finalé dé la Coupé de la Europa et nous avons ou boucou de clientés Qué match !
Le patron s’en alla avec un geste solennel. Bea l’observait, amusée.
- D’où vient cet accent ?
- Santa Coloma de Gramanet- précisai-je- Tu ne prends pas souvent le métro, n’est-ce-pas ?
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Et, enfin !!!!!!!!!, grâce à Nathalie, la traduction « officielle », L’ombre du vent, par François Maspero, pour les éditions Grasset, 2004 (p.196) :
Nous nous réfugiâmes dans un vieux café jouxtant le théâtre Poliorama. Nous nous installâmes à une table près de la fenêtre et commandâmes des sandwiches au jambon fumé et deux cafés au lait pour nous réchauffer. Peu après, le gérant, un individu sec et grimaçant comme un diable boiteux, vint à notre table d’un air empressé.
- C’est vous qui avez commandé les chandwiches au chambon ?
Nous confirmâmes.
- Che regrette de vous informer, au nom de la direction, qu’il ne rechte pas une miette de chambon. Che peux vous proposer de la chaussiche noire, blanche, michte, des boulettes ou de la chitarra. Plats de choix et de première fraîcheur. J’ai auchi de la chardine à l’escabèche, si vous préférez faire maigre pour raîchon de conchience relichieuse, vu que ch’est vendredi…
- Moi, le café au lait me suffira, répondit Bea.
Je mourais de faim.
- Et si vous nous donniez deux steaks ? dis-je. Avec du pain, s’il vous plaît.
- Tout de chuite, cheune homme. Et echcusez les manques au menu. Normalement ch’ai tout, même du caviar borchevique. Mais che choir, ch’est la demi-finale de la Coupe d’Europe, et nous avons eu beaucoup de monde.
Le gérant s’éloigna en faisant des courbettes. Bea l’observait avec amusement.
- D’où tient-il cet accent ? De Jaén ?
- De Santa Coloma de Gramanet, précisai-je. On dirait que tu ne prends pas beaucoup le métro ?
Nous nous réfugiâmes dans un vieux café jouxtant le théâtre Poliorama. Nous nous installâmes à une table près de la fenêtre et commandâmes des sandwiches au jambon fumé et deux cafés au lait pour nous réchauffer. Peu après, le gérant, un individu sec et grimaçant comme un diable boiteux, vint à notre table d’un air empressé.
- C’est vous qui avez commandé les chandwiches au chambon ?
Nous confirmâmes.
- Che regrette de vous informer, au nom de la direction, qu’il ne rechte pas une miette de chambon. Che peux vous proposer de la chaussiche noire, blanche, michte, des boulettes ou de la chitarra. Plats de choix et de première fraîcheur. J’ai auchi de la chardine à l’escabèche, si vous préférez faire maigre pour raîchon de conchience relichieuse, vu que ch’est vendredi…
- Moi, le café au lait me suffira, répondit Bea.
Je mourais de faim.
- Et si vous nous donniez deux steaks ? dis-je. Avec du pain, s’il vous plaît.
- Tout de chuite, cheune homme. Et echcusez les manques au menu. Normalement ch’ai tout, même du caviar borchevique. Mais che choir, ch’est la demi-finale de la Coupe d’Europe, et nous avons eu beaucoup de monde.
Le gérant s’éloigna en faisant des courbettes. Bea l’observait avec amusement.
- D’où tient-il cet accent ? De Jaén ?
- De Santa Coloma de Gramanet, précisai-je. On dirait que tu ne prends pas beaucoup le métro ?
34 commentaires:
J'y réfléchis très activement...
Mon premier réflexe d'"enquêtrice-traductrice" a été de rechercher la commune de Santa Coloma de Gramanet pour éventuellement y trouver des informations sur sa situation et surtout sa population...Commune de la banlieue proche de Barcelone, accessible par le métro tel qu'il l'est suggéré dans le texte...
Comme je possède le roman de Carlos Ruiz Zafon, j'ai recherché le passage en question pour y trouver une précision ou une indication qui m'éclairerait : la phrase qui suit l'extrait évoque les gitans et comme Béa s'interroge sur l'accent particulier de l'homme qui les sert en se demandant s'il est de Jaén, j'ai pensé que le patron du bar était peut-être d'origine gitane andalouse...Quant à savoir rendre cet accent dans la traduction en français, c'est une autre histoire...et plus difficile que de rendre l'accent de Luis El Chino !
Par ailleurs, un autre problème se pose dans cet extrait, à savoir, celui de traduire - ou pas - et si oui, comment, les différentes "spécialités" proposées par le gérant du bar : un Espagnol comprend aisément "dos de bravas" mais un Français, pas nécessairement ...Faut-il donc "développer" pour expliciter mais sans traduire, ce qui donnerait quelque chose comme " deux parts, deux portions de patatas bravas" ?
Pour "butifarra", "albondigas", pas de traduction. Par contre je traduirais les autres spécialités. Qu'en pensez-vous ?
Je vais regarder ça de mon côté… mais j'espère que notre visiteur aura déjà des commentaires à faire sur tes propositions.
Merci !
Au fait… j'ai oublié de dire dans mon commentaire précédent que j'étais certaine qu'évidemment, tu ne résisterait pas à chercher la réponse à la question posée. Avoue qu'elle te taraude même dans ton sommeil. C'est un fameux cadeau empoisonné que t'a fait là notre visiteur, n'est-ce pas ? Pour ceux qui ne la connaissent pas, sachez que Brigitte est une traductrice compulsive… sans doute la plus atteinte parmi nous. Mais ne croyez pas… pour nous, c'est une excellente maladie !
Tu sais bien, Caroline, que c'est plus fort que moi...il faut que je mette mon grain de sel ...mais là, j'avoue que c'est plutôt "un cadeau empoisonné" ...
Soit dit en passant, au hasard de mes recherches sur Internet, j'ai trouvé ce même extrait et je me suis amusée - on s'amuse comme on peut, je sais... - à taper "Traduction automatique", il faudrait que je vous soumette ce que ça a donné ...C'est proprement HALLUCINANT !
Envoie ! Envoie !
Je suis désolée Brigitte de t'avoir fait ce cadeau empoisonné, mais délicieux malgré tout, non?!
Dans ce passage, ne voit-on donc les limites de la traduction? Difficile en quelque sorte de garder l'authenticité du texte original?
Pour ce qui est de la traduction des spécialités : je ne suis pas experte, mais j'ai pensé que l'on pourrait rendre "butifarra" par andouille catalane, et "albondigas"par boulettes de viandes farcies...Qu'en pensez-vous? Suis-je trop approximative, trop loin du texte?
En tout cas, merci beaucoup d'avoir réfléchi à la question.
Je suis en effet très curieuse de savoir comment le traducteur "officiel" a rendu cet accent...
Est-ce qu'en paiement de nos bons et loyaux services, notre nouvel ami pourrait prendre le temps d'aller voter au sondage en cours ? Plus nous avons de réponses, plus le vote est représentatif, évidemment. Merci d'avance !
Et par ailleurs, vous pouvez envoyer vos propres propositions de traductions pour tous les textes que je poste. Il va de soi que Tradabordo est l'affaire de tous ceux qui s'y intéressent… pas exclusivement celle des apprentis et des étudiants du groupe 2 de CAPES.
Allez, il n'y a que le premier pas qui coûte et, en l'occurrence, Brigitte adore comparer ses traductions à celles des autres.
Brigitte, tu nous envoies la trad officielle du fragment en question ?
Je n'ai malheureusement pas la "traduction officielle" ...
Pour répondre à la question posée concernant la "butifarra", j'opterai pour laisser le mot d'origine, car c'est une spécialité typique de Catalogne et du Pays Valencien. Si l'on opte pour une traduction, rendre par "andouille" peût être gênant pour la suite de la traduction car le serveur propose de la "butifarra negra, blanca o mixta" c'est-à-dire de la noire (faite avec le sang), de la blanche (c'est-à-dire maigre) et de la mixte (soit un mélange des deux)
Est-ce que cela ne correspondrait pas davantage aux différentes compositions et appellations du boudin mais le serveur ne dit pas "morcilla" non plus ...car ce n'est pas la même chose !
Zut, Brigitte me dit par mail qu'elle n'a pas le roman de Zafón en français. Vite vite… il faut le trouver pour voir cette traduction « officielle »…
Appel urgent : si quelqu'un l'a chez lui, qu'il nous copie l'extrait, SVP !
Je suis absolument d'accord avec Brigitte… pour le refus de donner une traduction à « butifarra » & Co. Si nous devons traduire la langue de l'autre de telle sorte que le lecteur français la reçoive sans ces aspérités liées non pas au style d'un auteur mais aux particularités linguistiques – qui, en l'occurrence, lui conféreraient un caractère étrange, au sens de bizarre, néfaste à tous points de vues –, le texte doit rester un texte étranger (combien de fois en avons-nous parlé ?!?) ; or parmi les élément permettant que l'histoire se passe bien en Espagne ou en Amérique latine et pas en France (sinon, à quoi bon lire de la littérature étrangère ? Est-ce que ça ne vous suffit pas que le texte ne parle déjà plus dans sa langue d'origine ?), il y a ces fameuses références culturelles, qu'à mon avis, il faut traduire le moins possible, voire jamais. On peut en faire un principe, non ? À nous de voir s'il faut une note "compensatoire" ou pas (nous en avons débattu à maintes reprises ; cf sondages). Surtout sur le volet spécialités gastronomiques ! L'andouille est quelque chose de très précis… et qui renvoie dans l'imaginaire à un univers qui n'est certainement pas celui de l'Espagne. Ma question à Elisantander est la suivante : Est-ce qu'il vous viendrait à l'esprit de traduire hamburger, corn flakes, etc. ? Non ? Pourquoi ? Parce qu'il s'agit de l'anglais ? Intéressante distinction, n'est-ce pas ?
Tout à fait d'accord avec ton commentaire...
Etant donné que les deux protagonistes ne sontni des touristes espagnols ni des étrangers, on ne peut pas se permettre d'expliciter dans le dialogue et de proposer de "l'andouille catalane" surtout qu'ils sont - si mes souvenirs sont bons - Catalans...Ce serait un peu comme si un serveur de bistrot parisien demandait à un client du quartier : "Voulez-vous un sandwiche de baguette parisienne avec du Camembert français de Normandie ?" NON ?
Merci Brigitte d'avoir pris le temps de recopier la traduction automatique...ça n'a pas dû être simple.
Quel cauchemar!
Oui, oui, vous avez votre raison d'être chers traducteurs...Qui oserait en douter?
Et puis... je retire vite fait et silencieusement ma suggestion de traduire les spécialités culinaires devant les remarques judicieuses.
Le choix de ne pas traduire le nom des spécialités culinaires est réglé MAIS le problème de bien rendre l'accent particulier de notre serveur (de Jaén ?) reste entier ...et là aussi, il faudrait bien faire un choix mais lequel ?
Je pense qu'il faudrait peut-être, à partir de la phrase traduite en français, jouer sur les sonorités, les erreurs de langage, les mots déformés,les voyelles "mangées" mais pas facile de rendre un accent andalou (si c'est bien le cas) dans une phrase française !
Rendre les erreurs de langage que fait le serveur entre vouvoiement et tutoiement (Vosotros, ustedes et les pronoms te se os ) est faisable mais entraîne forcément à mon avis la modification du texte original.
Je réfléchis toujours à la question ...j'essaie de concocter quelque chose...mais je ne garantis pas le résultat !
Par ailleurs, j'essaie de me procurer la traduction officielle dès que je peux, j'ai hâte de voir comment le traducteur a rendu ce dialogue !
À propos de ta trad, Brigitte :
Du coup, vu notre levée de boucliers quand Elisantander nous a proposé de traduire butifarra & Co… je pense qu'il (elle ?) va te demander, à juste titre à mon avis, pourquoi tu traduis "jamón serrano". C'est quand même assez différent, là aussi, de ce que l'on entend par jambon de pays… Bien sûr, c'est une catégorie, le terme englobant, pour faire la distinction avec le jambon blanc, mais ce serait acceptable seulement dans le contexte de la vie courante (au supermarché, pas plus). En l'occurrence, le serrano est un jambon très particulier… avec une certaine image, et il faut lui laisser sa pleine identité hispanique. D'ailleurs, même les Français les moins avertis savent de quoi il s'agit… et s'ils ne le savent pas, il est temps qu'ils s'hispanisent un peu. Vive l'hispanisation à outrance !!!!
Tiens, à propos de « café crème », je me dis qu'il serait peut-être bon qu'on s'adresse à un vrai spécialiste dans les deux langues pour savoir exactement ce qu'on entend par café au lait, café crème, noisette, etc. et leurs équivalents espagnols. En gros, la question tourne à la quantité de lait, non ? C'est ça, il faudrait se faire un mini-lexique « Café », à conserver précieusement… en cas de besoin (ce qui risque d'arriver très souvent).
Quelqu'un s'y colle ?
Bien vu! J'allais effectivement, vu votre raisonnement concernant la non traduction des spécialités culinaires, faire la remarque à Brigitte.
Et pour ce qui est de la retranscription de l'accent andalou, impossible à mon avis, - nous sommes bien d'accord-, et au risque de déclencher de nouvelles remarques intempestives, je vous soumets mon dilemme :opter pour carrément laisser les interventions du gérant en espagnol ou bien faire littéralement abstraction de l'accent andalou.
Difficile donc de trancher quand aucune des propositions ne sont satisfaisantes?
D'accord pour le SERRANO.
OK pour le lexique "Café" je veux bien m'y coller j'adore ... J'avais hésité d'ailleurs, lors du choix de nos répertoires, en début d'année, à opter pour le lexique des cafetiers ...
Je vous ferai part de mes trouvailles d'ici quelque temps...
Brigitte, je me charge de me procurer la traduction officielle en allant directement acheter la version française...Je ne pourrai le faire que demain.
Comme vous le verrez plus facilement si je fais un commentaire… je vous signale que je viens de publier la traduction « officielle » (que m'a envoyée Nathalie. Merci !!!!!! Nous étions sur les braises et ça devenait intenable). Elle figure à la suite, dans le post. Nous pouvons évidemment en discuter, mais sans entrer dans un éventuel règlement de comptes. Vous savez ce que je pense des traducteurs qui s'amusent à se hausser du col en public au détriment d'un autre traducteur… D'autant que l), nous l'avons vu, ça n'était pas facile. Alors, Brigitte et Elisantander, qu'en pensez-vous ? Faut-il résolument trouver autre chose ou peut-on s'en tenir à ce que le traducteur a fait ?
Et Nathalie, t'en penses quoi, toi ?
Je venais d'envoyer une proposition de traduction mais je vois que nos mails se sont croisés. Mais ce n'est pas grave...
Enfin la "traduction officielle" tant attendue est là !
J'aurai quelques commentaires à faire certes ...mais qu'en pensent Elisantander, Nathalie, Caroline ...et les autres ?
Merci à Nathalie d'avoir déniché la "traduction officielle".
Evidemment, on va sans doute me trouver "chipoteuse" ou "fâcheuse" mais après la discussion fort intéressante et animée que nous avons engagée à partir de cet extrait - et dans le respect total du "traducteur officiel" -, je ne peux cependant pas être d'accord sur certains choix qui ont été faits...
Quelques remarques :
1."Jambon fumé" pour "jambon serrano"
2."Café au lait" pour "Café crème" ou "crème"
3."Saucisse" pour "Butifarra" car ensuite "saucisse noire, blanche ou mixte" ne veut plus rien dire ...mais je ne suis pas experte en charcuterie...
4."Boulettes" pour "Albondigas"
5.Si l'on opte pour traduire les spécialités par des équivalents, alors pourquoi laisser "Chistarra" ?
6.Enfin, et c'est peut-être ce qui me gêne le plus, passer de "patatas bravas" (une des TAPAS les plus communes en Espagne)à "steack frites",revient pour moi à transposer toute la scène dans un bistrot parisien et même si le roman est traduit en français à destination d'un lecteur français, l'action se déroule à Barcelone - Espagne !
7. Quant au choix de l'accent, s'il est andalou, le chuintement fait plutôt penser à du portugais ou du galicien et dans ce cas il devrait être appliqué à toutes les lettres "S" pour uniformiser. Et dans ce cas, ne faut-il pas supprimer "Jaén" à la fin du dialogue ?
Brigitte, n'attends pas ! Fais tes commentaires… Je suis curieuse de savoir ce que tu en penses.
Mille merci Nathalie pour la traduction officielle tant attendue de ce fameux passage .Aïe, aïe...
Je partage l'avis du visiteur anonyme concernant la sonorité "che" qui fait plus penser à une sonorité portugaise plutôt qu'espagnole.
Et puis concernant les spécialités je n'y reviens pas...
En revanche, je ne comprends pas pour "patatas bravas" a été rendu par "steak"?
Mais j'aimerais bien comprendre pourquoi le traducteur officiel a rendu "patatas bravas" par "steak"?
Mille merci à Nathalie de nous avoir fourni la traduction officielle tant attendue.
Je partage l'avis de l'intervenant anonyme concernant la remarque sur la retranscription de la sonorité "che" qui fait plus penser à une sonorité portugaise qu'espagnole.
Pour ce qui est de la traduction des spécialités, et bien je n'y reviens pas...Nous sommes mis d'accord .
Je ne vais pas revenir sur les différents points soulevés par les précédents commentaires ; je voudrais simplement vous faire part de mon sentiment de lectrice, lorsque j'ai découvert la traduction officielle. Le chuintement du cafetier m'a gênée parce qu'il m’a fait penser à l'accent d'une femme de ménage portugaise, telle qu'elle apparaît dans toutes les caricatures. Cette image se superposait à celle que je me faisais de cet homme cérémonieux, au visage émacié, qui m'apparaissait plutôt sous les traits d'un asiatique. Peut-être que la présence encore proche du texte de Mendoza - "ñam ñam" - y est pour quelque chose...
Le problème avec l'accent du personnage c'est qu'il est impossible de savoir d'où il vient (d'ailleurs les protagonistes s'interrogent); or, le traducteur, en choisissant d'uniformiser les propos hétérogènes du cafetier, lui donne une origine, plus ou moins identifiable. C'est pourquoi, j'ai trouvé que la tentative de Brigitte était non seulement courageuse mais réussie et je pense que c'est l'option que j'aurais adoptée.
Je pense moi aussi que la proposition de Brigitte concernant la retranscription de l'accent du patron est plus proche du texte original : on y entend bien l'accent espagnol
Non seulement je la remercie mais je la félicite d'avoir eu cet acharnement et ce courage de s'être confrontée à cette difficulté qui pour moi était impossible à résoudre . Je ne peux que lui tirer mon chapeau. Bravo Brigitte!
Brigitte, quand je pense que je voulais aller acheter la traduction officielle et te l'offrir en guise de récompense..., je t'avoue que je suis bien embêtée.
Bon en tout cas, je poursuis ma lecture de La sombra del viento, et si j'ai quelques doutes de traduction sur certains passages, je sais que je peux compter sur l'efficacité, l'enthousiasme et la générosité des Tradabordiens. C'est génialement merveilleux!
Je ne sais pas si nous aurons l'occasion de partager de la butifarra (non, non, je ne le traduis pas...), mais j'espère tout du moins avoir le plaisir de prendre ensemble "un cortado".
Merci à vous tous!
Elisabeth
Mes commentaires sont en fait ceux indiqués plus haut sous le nom d'Anonyme...Mauvaise manipulation de ma part sans doute !
Merci à Elisantander (de UIMP Santander ?) d'avoir participé à ce passionnant débat !
Je n'ai pas vu la nouvelle proposition de traduction de Brigitte, où est-elle passée?
Mon commentaire concernait la première mouture.
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