lundi 11 mars 2013

Entraînement de CAPES 6


Hacía cuatro años y siete meses que no había truelto a ver la casa de columnas blancas, con su frontón de ceñudas molduras que le daban una severidad de palacio de justicia, y ahora, ante muebles y trastos colocados en su lugar invariable,  tenía la casi penosa sensación de que el tiempo se hubiera revertido. Cerca del farol, la cortina de color vino; donde trepaba el rosal, la jaula vacía. Más allá estaban los olmos que yo había ayudado a plantar en los días del entusiasmo primero, cuando todos colaborábamos en la obra común; junto al tronco escamado,  el banco de piedra que hice sonar a madera de un taconazo. Detrás, el camino del río, con sus magnolias enanas, y la verja enrevesada en garabatos, al estilo de la Nueva Orleáns. Como la primera noche, anduve por el soportal, oyendo la misma resonancia hueca bajo mis pasos y atravesé el jardín para llegar más pronto a donde se movían, en grupos, los esclavos marcados al hierro, las amazonas de faldas enrolladas en el brazo y los soldados heridos, harapientos, mal vendados, esperando su hora en sombras hediondas a mastic, a fieltros viejos, a sudor resudado en las mismas levitas. A tiempo salí de la luz, pues sonó el disparo del cazador y un pájaro cayó en escena desde el segundo tercio de bambalinas. El miriñaque de mi esposa voló por sobre mi cabeza, pues me hallaba precisamente donde le tocara entrar, estrechándole el ya angosto paso.

Alejo Carpentier, Los pasos perdidos

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Delphine nous propose sa traduction :
Cela faisait quatre ans et sept mois que je n'avais pas revu la maison aux colonnes blanches, avec son fronton aux moulures disgracieuses qui lui donnaient une sévérité de palais de justice, et voilà que maintenant, face à des meubles et des vieilleries situés à leur place d'origine,  j'avais la presque douloureuse sensation que le temps s'était inversé. Près du réverbère,  le rideau couleur vin ;  là où grimpait le rosier, la cage vide. Plus loin se trouvaient les ormes que j'avais aidé à planter les jours de l'enthousiasme initial, lorsque nous collaborions tous à l'oeuvre commune ; à côté de l'arbre écorcé, le banc de pierre que j'avais fait sonner tel du bois, d'un coup de talon. À l'arrière, le chemin de la rivière, avec ses magnolias nains, et la grille aux crochets enchevêtrés, à la mode de la Nouvelle-Orléans. De même que la première nuit, je marchai sur le porche,  en percevant la même résonance creuse sous mes pas ; et je traversai le jardin pour atteindre plus rapidement l'endroit où allaient et venaient, en groupes, les esclaves marqués au fer, les amazones aux jupes enroulées autour du bras et les soldats blessés, loqueteux, mal pansés, attendant leur heure dans les ombres nauséabondes de mastic, de vieux feutres, de transpiration imprégnée jusque dans leur redingote. Je sortis à temps de la lumière ; en effet, le coup de fusil du chasseur retentit et un oiseau tomba sur scène depuis le deuxième rang de frises. La crinoline de mon épouse me vola par-dessus la tête, car je me trouvais précisément là où elle devait faire son entrée, lui rétrécissant le passage, déjà étroit.

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Nadia nous propose sa traduction :
Cela faisait quatre ans et sept mois que je n’avais pas revu la maison aux colonnes blanches, avec son fronton aux moulures renfrognées qui lui donnaient la sévérité d’un palais de justice, et maintenant, face à des meubles et des affaires déposés invariablement au même endroit, j’avais la sensation presque effrayante que le temps s’était arrêté. Près du réverbère, le rideau couleur lie de vin ; là où grimpait le rosier, la cage vide. Plus loin, se trouvaient les ormes que j’avais aidé à planter pendant les jours de l’enthousiasme initial, quand nous collaborions tous à l’œuvre commune ; à côté du tronc écaillé, le banc de pierre qui fit le son du bois sous mon coup de talon. Derrière, le chemin de la rivière, avec ses magnolias nains, et la grille entremêlée de crochets, au style de la Nouvelle-Orléans. Comme le premier soir, je passai sous le porche, en entendant la même résonance creuse sous mes pas et je traversai le jardin pour arriver plus vite sur le lieu où remuaient, par groupes, les esclaves marqués au fer, les amazones avec leurs tuniques enroulées autour du bras et les soldats blessés, en haillon, le bandage mal fait, attendant leur heure comme des ombres empestant le mastic, les vieux feutres, la transpiration retranspirée dans les mêmes redingotes. Je sortis de la lumière à temps, on entendit le tir d’un chasseur et un oiseau tomba sur scène au deux tiers des planches. Le bijou de mon épouse vola par-dessus ma tête, car je me trouvais précisément à l’endroit où elle devait faire son entrée, lui gênant le passage déjà étroit.

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Élodie nous propose sa traduction :
Cela faisait quatre ans et sept mois que je ne m'étais pas aventuré à voir la maison aux colonnes blanches, avec son fronton de moulures ridées qui lui donnaient une sévérité de palais de justice,  et maintenant, face aux meubles et aux affaires placés à leur endroit invariable, j'avais la sensation presque douloureuse que le temps était revenu en arrière. Près du réverbère, le rideau de couleur rouge foncé; où grimpait le rosier, et la cage vide. Plus loin, se trouvaient les ormes que j'avais aidé à planter dans les jours du premier enthousiasme, quand nous collaborions tous à l'oeuvre commune; à côté du tronc abîmé, il y avait le banc de pierre que je fis résonner comme du bois,  d'un coup de talon. Derrière, le chemin du fleuve, avec ses magnolias nains, et la grille méconnaissable à cause des gribouillages, selon le style de la Nouvelle Orléans. Comme la première nuit, je passai par le porche, en entendant la même résonnance creuse sous mes pas et je traversai le jardin pour arriver plus vite à l'endroit où ils bougeaient, en groupes, les esclaves marqués au fer, les femmes avec leurs jupes enroulées autour du bras et les soldats blessés, en haillons, mal bandés, attendant leur heure dans les ombres malodorantes du mastic, de vieux feutres,  de transpiration exhalée dans les mêmes redingotes. Je sortis de la lumière à temps, puis le tir du chasseur retentit et un oiseau tomba en scène depuis le second tiers du décor. Le voile de mon épouse vola au-dessus de ma tête, car je me trouvais précisément où il fallait entrer, diminuant mon pas déjà étroit.

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Iván nous propose sa traduction :
Cela faisait quatre ans et sept mois qu’il n’avait plus revu la maison aux blanches colonnes, au fronton aux sombres moulures qui lui donnaient une sévérité propre d’un palais de justice, et maintenant, devant des meubles et des affaires rangés à leur endroit invariable, il avait presque la douloureuse sensation que le temps s’était retourné. Près de la lanterne, le rideau couleur bordeaux; là où le rosier grimpait, la cage vide. Plus loin il y avait les ormes à la plantation desquels j’avais collaboré pendant les jours du premier enthousiasme,  lorsque nous tous collaborions à l’œuvre  commune; près du tronc écaillé, le banc en pierre qui fit un bruit de bois quand je lui donnai un coup de talon. Derrière, le chemin du fleuve, avec ses magnolias nains, et la grille torsadée de gribouillages, style Nouvelle Orléans. Comme la première nuit, je marchai sous le porche, en écoutant la même résonance creuse sous mes pas et je traversai le jardin pour arriver plus tôt là où bougeaient, par groupes, les esclaves marqués au fer,  les amazones aux jupes enroulées sous leur bras et les soldats blessés, en haillons, mal bandés, attendant la mort dans les ombres puant le mastic, le vieux feutre, la sueur suintant dans les mêmes redingotes. Je sortis à temps de la lumière, car le coup du chausseur retentit et un oiseau tomba sur la scène depuis le second tiers des coulisses. La crinoline de mon épouse vola par dessus ma tête, car je me trouvais à l’endroit précis où elle devait faire son entrée, lui retrécissant davantage l’étroit passage.

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Aurore nous propose sa traduction :
Cela faisait quatre ans et sept mois que je n'avais pas revu la maison aux colonnes blanches, avec son fronton aux moulures froncées qui lui donnaient la sévérité d'un palais de justice, et maintenant, face à des meubles et des affaires disposés à leur place immuable, j'avais l'impression presque pénible que le temps était revenu en arrière. Près du lampadaire, le rideau couleur de vin; là où le rosier grimpait,  la cage vide. Plus loin, se trouvaient les ormes que j'avais aidés à planter les jours de l'enthousiasme premier, quand nous collaborions à l'oeuvre commune; près du tronc écaillé, le banc en pierre que je fis sonner comme du bois par un coup de talon. Derrière, le chemin de la rivière,  avec ses magnolias nains et la grille travaillée en crochets, au style de la Nouvelle Orléans. Comme la première nuit, je marchai sous le porche,  en entendant la même résonance creuse sous mes pas et je traversai le jardin pour arriver plus rapidement à l'endroit où se déplaçaient, en groupes, les esclaves marqués au fer, les amazones aux robes enroulées sur le bras, et des soldats blessés, en haillons, mal bandés, attendant leur heure dans les ombres puant le mastic, les vieux feutres, la sueur imprégnée jusque dans les redingotes. Je sortis à temps de la lumière, car le coup de fusil d'un chasseur retentit et un oiseau tomba sur la scène depuis le second tiers des coulisses. La crinoline de mon épouse vola par dessus ma tête, car je me trouvais précisément à l'endroit où elle devait rentrer, lui réduisant le passage déjà étroit. 

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