mardi 12 mars 2013

Entretien avec Muriel Couderc, de la librairie « la Folle Avoine » à Villefranche-de-Rouergue (12) ; réalisé par Nancy Benazeth

1-Nancy Benazeth. Comment est née la librairie « la Folle Avoine» ?
Muriel Couderc. La librairie a été créée par mon père en 1979. Je suis venue y travailler en 1997, puis comme cogérante en 2007.

2- N. B. Comment sélectionnez-vous les œuvres ?
M. C. Les livres sont choisis parmi les nouveautés : des représentants viennent nous les proposer et je choisis selon les auteurs, les sujets, la couverture médiatique, l'originalité. Parfois, je fais des commandes avant parution sur les sites des distributeurs.

3- N. B. Selon vous,  quels sont les difficultés et les avantages du métier de libraire ?
M. C. Le métier de libraire est un métier qui fascine beaucoup mais qui est un métier très physique par les heures de présence en magasin, la réception des livres et leur rangement, la manutention de cartons ; très polyvalent par les différentes tâches que le/la libraire effectue dans la journée (accueil du client, réception des ouvrages, conseil, rangement, commande, entretien avec un représentant, comptabilité…). Un autre point est à noter, c'est que nous ne pouvons pas lire à la librairie. La lecture se fait dans la sphère privée et elle est indispensable pour le conseil. Les points positifs existent comme les échanges avec les clients qui sont enrichissants, toujours des livres intéressants à lire.

4- N. B. Avez-vous des contacts directs avec certains éditeurs ?
M. C. Les contacts directs se font avec des petits éditeurs qui n'ont pas de structures de représentation. Il y a le Cheyne éditeur, La Différence, Le Sonneur... 

5- N. B. Quels sont vos rapports avec les auteurs et les traducteurs ?
M. C. J'ai très peu de rapports avec les auteurs sauf si l'on organise des rencontres. Les contacts avec les traducteurs sont rares sauf s'ils sont clients ce qui est le cas pour un traducteur d'anglais et un d'allemand.

6- N. B. Que pensez-vous des livres numériques ?
M. C. Les livres numériques ne peuvent à mon sens remplacer le livre papier. Ils peuvent coexister.

7- N. B. Ressentez-vous la concurrence des hypermarchés ou des sites de vente en ligne ?
M. C. Nous ressentons la concurrence des grandes surfaces culturelles et des ventes par internet mais nous résistons en développant des services, davantage de conseil et en étant présent auprès de nos clients.

8- N. B. Quelle place occupe la littérature étrangère dans votre librairie ? Et la littérature hispanophone en particulier ?
M. C. La littérature étrangère est vendue à parts égales avec la littérature française. La littérature hispanophone est représentée dans le fonds et dans les nouveautés.

9- N. B. Quels sont les ouvrages les plus vendus ? Ceux sur l'Aveyron ont-ils du succès ?
M. C. Les ouvrages les plus vendus sont souvent un coup de cœur du libraire,  ou un livre ayant une grande couverture médiatique ou un prix comme le Goncourt ou le prix inter. Les livres sur l'Aveyron se vendent car les Villefranchois ou Aveyronnais aiment les livres sur leur département surtout s'ils sont de qualité.

10- N. B. Comment envisagez-vous le futur de la « la Folle Avoine » ?
M. C. Il faut résister pour être une librairie indépendante. L'avenir, c'est être là auprès de mes clients pour les aider dans leur choix de lecture, pour leur faire partager des découvertes, pour leur faire rencontrer des auteurs. 

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