mercredi 12 décembre 2012

Exercice d'écriture 5 – par Justine Ladaique

« Parle-moi d'hier »

Le week-end dernier, je suis allée chez ma grand-mère ; c’est bientôt noël et chez elle, tout le rappelle : Le sapin qui trône au milieu du salon et illumine la pièce avec ses guirlandes, les décorations accrochées aux murs, l’odeur des exquis petits sablés qu’elle confectionne en un tour de main et qui embaume la cuisine… Et dehors, la neige, dont le blanc manteau recouvre trottoirs et jardins et qui ne cesse de tomber à gros flocons : c’est beau à regarder par la fenêtre, face à la cheminée où crépite un superbe feu, autour d’une bonne tasse de thé fumante, accompagnée des délicieuses pâtisseries de mamie – dont toute la famille raffole et qui ne manquent jamais –, toujours prête à recevoir. Dès que ses enfants, petits-enfants ou arrières petits-enfants viennent la voir, un sourire éclaire son visage, et à peine est-on arrivés, que déjà elle demande quand nous reviendrons…
C’est donc dans cette ambiance feutrée et chaleureuse que nous nous sommes adonnées à notre passe-temps favori, j’aime entendre ma grand-mère me raconter ses souvenirs et, elle, elle aime les partager. Quand je lui lance un « Allez Mamie, parle-moi d’hier ! » elle a toujours le même petit rituel : elle jette sa tête en arrière, puis ferme les yeux avant de se redresser dans son fauteuil ; soudain, son regard se charge de tendresse et elle commence à évoquer des anecdotes : « Tu te souviens quand avec tes cousins vous descendiez les escaliers sur les fesses en faisant la course ? Vous hurliez de rire,  votre grand-père, quant à lui, râlait parce que vous faisiez trop de bruit », ou encore « tu  te rappelles quand on vous a tous emmené à Grand, oh les trajets avec toute la bande dans la voiture ! » Ce sont de bons souvenirs et les revivre avec elle, c’est encore mieux !
Puis arrive son moment préféré, celui où elle me parle de sa rencontre avec mon grand-père ; là, ses yeux pétillent, ses joues s’enflamment, et elle se retrouve au bal de son village où elle l’a connu juste après la guerre – quand ils étaient jeunes et beaux comme elle dit. La France était libre, c’était la fête, elle le trouvait beau. Il avait l’air rassurant et protecteur ; en d’autres termes, elle avait succombé à son charme. Ils avaient dansé toute la nuit puis s’étaient revus plusieurs fois, il lui avait fait une cour assidue et quelques mois plus tard : ils se mariaient. Aujourd’hui encore, elle en est toute émue.

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