« Dis-le ! Mais dis-le ! »
— Allez !
— Mais puisque je te dis que j’ai rien pris !
— Ta petite sœur m’a dit le contraire tout à l’heure.
— Maman, tu sais très bien qu’à son âge, elle dit encore n’importe quoi…
— Z’est pas vrai, z’ai pas menti ; elle a pris des zous dans ton zac !
— Putain, ça me gonfle cette famille, y a jamais personne qui me croit.
— À qui la faute ? Ma chérie, tu nous caches toujours des choses ; comment veux-tu que ton père et moi, on puisse te faire confiance ? Dis-le-moi si tu t’es servie en douce, je peux comprendre : moi, à ton âge…
— Maman, j’t’en prie, recommence pas à me saouler avec tes histoires ; on va finir par le savoir que t’étais comme moi, que t’avais les mêmes problèmes que moi, que t’as fréquenté des garçons comme moi, bla bla bla, c’est bon, là, me prends pas la tête !
— Ben Maman, ben, elle était zolie quand elle avait zix ans, z’est elle qui l’a dit à moi quand ze lui ai demandé.
— Quoi qu’il en soit, jeune fille, tu pouvais me le demander si tu es un peu à court en ce moment, ce n’est pas un souci, mais cette façon de faire, ça, j’ai du mal à l’accepter.
— Hein, Maman, dis-lui que t’as zamais volé Mamie. Dis-lui que tu m’as dit que z’est vilain.
— Non mais allô, quoi ! Je peux pas prouver quelque chose que je n’ai pas fait.
— Ma chérie, tu peux nous laisser ? Ta sœur et moi avons à parler entre femmes.
— Non, non, rien à faire, tu m’écoutes jamais de toute façon. Traite-moi de voleuse si ça te chantes, j’en n’ai rien à cirer, ça changera rien à ce que tu pensais de moi avant, alors…
— Mais dis-le ! Tu te braques sans arrêt. Au moins, ça te fera un poids en moins.
— Allez, dis-le !
— Toi, dis-lui que c’est des conneries, si t’es pas encore partie !
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