« Description d'une couleur »
Permettez-moi de vous offrir un rouge. Interprétez-le comme vous le souhaitez. Cela vous fait plaisir, vos grands-parents étaient communistes ? J’en suis ravie. Ah, il est vrai que tous ces symboles autour du rouge… Comment ? Pour moi, ce qu’il représente ? Je vous laisse faire des suppositions… Non, l’amour, ce serait trop simple, un tantinet cliché. Par narcissisme, à cause de la couleur de mes joues ? Non, vous n’y êtes toujours pas. Le sang, celui versé par des coupables et des innocents partout dans le monde et à travers les époques ? Non, j’ai horreur du sang, de la vision du sang plus précisément, vous n’y êtes vraiment pas !
N’y a-t-il pas un rouge exquis, profond, voluptueux, un qui vous séduirait plus que tout autre, de la même manière que moi, il aime à m’enivrer ? Mais évidemment, cher ami, le rouge bordeaux ! Ce rouge foncé du vin qui tournoie dans le verre pour donner ses meilleurs reflets. Ce rouge vif et violacé lorsque le vin est jeune et sombre lorsqu’il a vieilli, avec sa surface légèrement jaunie… Oui ce rouge obtenu après de longs mois de travail dans la vigne à tailler, relever, traiter, effeuiller, et… vendanger ! Et dans les chais, à égrapper, presser, vinifier, surveiller, écouler, stocker, élever en fûts, et… embouteiller, encapsuler, étiqueter ! Ce rouge venu du fruit et du labeur, ce rouge qui se voit, se hume, se goûte et même s’écoute. Ce rouge-là, mon cher, est celui que j’affectionne le plus, celui qui représente le mieux, à mes yeux, tous les rouges.
Allez, cher ami, permettez-moi de vous offrir un rouge.
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