mercredi 31 octobre 2012

« Dialogue avec mon chat » – par Sonia Ferreira

Je fus tirée de mon sommeil, non pas par l’habituelle sonnerie de mon réveil, mais par des coups de langue insistants, dont le contact rêche me laissait facilement deviner de qui il s’agissait.
— Bonjour, Ninita ! – lui dis-je en m’étirant langoureusement, ne voulant toujours pas ouvrir les yeux.
— J’ai faim – miaula-t-elle doucement, tout en continuant de me lécher le visage.
Comme je ne me levais toujours pas, Ninita tourna sur elle-même plusieurs fois, avant de trouver une position qui, selon elle, m'obligerait à me réveiller et à lui remplir son bol de croquettes au saumon.
Sa queue vint donc trouver place juste en dessous de mon nez, m’obligeant à le remuer d’un côté puis de l’autre comme le faisait Samantha dans « Ma sorcière bien aimée ». D’un geste de la main, j’enlevai sa queue noire de mon visage.
— Allez, réveille-toi ! J’ai faim, moi ! – insista-t-elle en plantant ses crocs dans mon orteil gauche.
—  Aïe ! – criai-je, ouvrant enfin les yeux. Ça fait mal, Ninita !, lui signifiai-je en lui assenant un bon coup de pied qui la fit sauter du lit.
—  Miaou – rugit-elle, résignée.
Voyant que je ne me décidai toujours pas à me lever, elle revint sur le lit et se lova à mes pieds,  comme pour se faire pardonner de m’avoir mordue. Peu après, elle se releva en étirant ses pattes de devant et arc-bouta son échine avant de se diriger vers le creux que laissait mon corps couché dans la position fœtale.
—  D’accord, restons encore un peu sous la couette – ronronna-t-elle. C’est vrai qu’il fait froid,  aujourd’hui, miaula-t-elle en se nichant bien près de mon cœur.
Devant cet élan de tendresse, je ne pus que me résoudre à me lever. Je foulai le parquet gelé et émis une plainte aiguë.
— Allez, viens ma jolie boule de poils. On va petit-déjeuner.
En guise de réponse, Ninita me rejoignit et fit plusieurs allers retours entre mes jambes. La lenteur étudiée de ce va et vient, l'amoureux frôlement de son corps à la hauteur de mes chevilles était sans aucun doute un signe de reconnaissance.
Elle leva ses grands yeux verts sur moi, poussa un léger miaulement et plongea son museau blanc dans le bol au bon goût de saumon.
— Bon appétit, ma belle ! – lui dis-je en grattant doucement sa petite tête.
— Merci ! – dit-ele dans un feulement, satisfaite, entre deux bouchées.
Quant à moi,  je m’empressai de retourner me coucher et de rester encore un bon moment bien au chaud.

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