« Description d'une couleur »
Le marron
Mélange de rouge et de vert, la couleur marron inonde les paysages de l'automne, quoi de plus naturel que d’évoquer cette teinte en s’imaginant une scène automnale.
La bogue se jette soudainement du haut d'un marronnier, et, lors de son impact avec le sol, s'ouvre enfin pour laisser échapper le fruit qu'elle renfermait. C'est ainsi que tout commence : l'automne et sa couleur viennent d'arriver.
Le nouveau marron, brun-rouge, atterrit au pied d'un bolet, sur un tas de feuilles qui amortit son arrivée assez brutale. Ces feuilles, couleur terre, se sont elles-mêmes décrochées quelques jours auparavant et attendent sagement, étendues sur le sol, la fin de la décomposition qui les transformera en humus. Le petit marron, d'une couleur éclatante, roule doucement avant d'être freiné par le tronc d'un arbre qui achève définitivement son parcours. Là, il rencontre d'autres fruits qui, comme lui, ont perdu leurs enveloppes protectrices tels le gland, la noisette et la noix. Il attend désormais de se transformer en géant des forêts comme son père, dont l'écorce et les branches présentent une couleur brune, plus foncée que lui. Soudain, une branche craque et s'arrache d'un arbre voisin, laissant entrevoir le ton beige clair qui compose son intérieur. Elle plonge dans un lac trouble qui voit son eau se colorer sous l'effet de la chute car, non de loin de là, un champ montre ses entrailles malgré lui ; la terre, retournée par les paysans, et exposée aux pluies battantes de l'automne, s'échappe et vient se perdre dans cette retenue d'onde. Le marron, nu, continue son évolution en vue de devenir arbrisseau, la plantule hibernera en lui jusqu'au moment du réveil…
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