lundi 1 octobre 2012

Exercice d'écriture – par Kevin Cipollini

« Ma main »

Au premier abord, les mauvaises langues vous diront qu’elle n’est pas faite pour son propriétaire : où est donc cette force, ce caractère, présents même jusqu’à auriculaire, et qui donnent une victoire assurée au plus hardi des boxeurs ? Certes. Mais en y regardant bien,  on remarque immédiatement sa taille, grande, qui force l’admiration chez le connaisseur. Et ces doigts effilés ! Ils ne pouvaient convenir aux dames, lesquelles y verront sans doute le talent agile et précis de Rachmaninov au piano, ou bien l’âme qu’ils insuffleraient au pantin du marionnettiste. Ne parlons surtout pas des ongles. Négligés, ils atténuent quelque peu le charme décrit jusqu’à présent. Intéressons-nous plutôt à la paume. Inutile de savoir en lire les lignes pour deviner qu’elle a connu le goût du travail. Non point de corne,  mais les nombreuses lignes dessinées à sa surface témoignent des efforts fournis. Elles confèrent à la paume une apparence plus mature, plus rassurante, plus paternelle diront certains. Toute la main n’est qu’harmonie, et on lui reconnait volontiers une certaine prestance,  ce qui est toujours apprécié quand elle fait la connaissance d’une semblable dans une étreinte cordiale et polie.

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